dimanche 23 janvier 2011

Elle s'appelait Sarah

J'aimerais vous présenter un livre, dont vous avez forcément entendu parler car il a été récemment adapté au cinéma. Je l'ai vu d'ailleurs, mais j'ai découvert que c'était avant tout un roman... que je me suis empressée d'acheter avant de voir le film! 

D'abord un mot sur l'auteur - Tatiana de Rosnay
Franco-britannique, Tatiana de Rosnay est née le 28 septembre 1961 en banlieue parisienne. Elle collabore au magazine Elle et au Journal du dimanche. Elle s'appelait Sarah, le premier roman qu'elle a rédigé en anglais, l'a fait connaître dans le monde entier, notamment aux Etats-Unis. Trente-quatre pays en ont acheté les droits. Tatiana de Rosnay est aujourd'hui l'auteur français le plus lu en Europe et aux Etats-Unis.
(Extrait du livre Elle s'appelait Sarah, Le livre de Poche, 2010)

Paru en 2006 dans sa version originale (anglais) sous le titre de Sarah's Key, il a été traduit et publié en français en 2007, sous le titre Elle s'appelait Sarah, aux éditions Héloïse d'Ormesson, coll. Livre de Poche. La réédition de 2010 a une nouvelle couverture (celle de l'affiche du film) ainsi que des images du film et une interview de Serge Joncour (scénariste du film) et Tatiana de Rosnay.

Résumé
L'histoire commence à Paris, en juillet 1942. Sarah, une fillette de dix ans qui porte l'étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française, au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l'abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible.
Paris, mai 2002, Julia Jarmond, une journaliste américaine mariée à un Français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d'Hiv. Soixante après, son chemin va croiser celui de Sarah, et sa vie  va changer à jamais. 

Mon avis

Cette histoire m'a beaucoup plu et m'a beaucoup touchée. Les personnages sont attachants et réalistes, l'intrigue est bien menée, avec une alternance entre le présent de Sarah et le présent de Julia. Peu à peu, les fils se dénouent et nous mènent vers une résolution forte en émotion. Après avoir lu les dernières lignes et refermé le roman, une grande tristesse m'a envahit au souvenir de tout ce que je venais de lire. J'en avais la gorge nouée.

J'aime particulièrement ce genre de roman, basé sur des faits historiques, et en particulier ceux de la guerre de 1939-45. Julia est non seulement effarée quand elle découvre cet épisode très sombre et peu glorieux de l'Histoire de la France, mais aussi que ce dernier ne suscite qu'ignorance ou indifférence autour d'elle. J'étais aussi révoltée qu'elle, parce que je me doute déjà qu'on n'est pas loin de la vérité, et surtout car le devoir de mémoire est absolument primordial à mes yeux. On doit se souvenir. On se le doit à soi-même pour ne jamais oublier l'horreur (même si on ne l'a pas connue). Et on le doit aux générations futures. 
Je déteste entendre certaines personnes dire, quand on approche des dates de commémoration (de la guerre, de la Shoah, ...): "Ils sont chiants à nous parler de la guerre, des Juifs, c'est bon, c'est du passé! Ils nous bassinent chaque année avec ces conneries!" (Ce n'est pas le discours de quelqu'un en particulier mais dans l'idée, on s'en rapproche). J'aimerais leur foutre un taquet entre les deux oreilles pour leur apprendre à dire des conneries à ceux-là... enfin bref, je m'égare.

L'histoire de Sarah, c'est l'histoire de beaucoup d'enfants de la guerre. Ceux qui ont survécu en sont sorti brisés, marqués à vie, et ayant très souvent perdu tous ceux qu'ils aimaient. Cette réalité est effrayante. Cela m'attriste profondément à chaque fois que j'y pense. 
De plus, je connais bien certains lieux décrits pas l'histoire. Il y a quelques mois, et là à nouveau depuis peu, j'ai eu l'occasion de passer devant ce qu'a été le Vel d'Hiv, rue Nélaton. A chaque fois que je passe, j'ai des frissons dans le dos. A la place de l'ancien vélodrome, je vois tous les jours l'hideux Ministère de l'Intérieur qui l'a remplacé. Comme dit Julia, c'est plutôt ironique...

Un petit mot sur le film

Il est plutôt fidèle, même si les évènements sont déplacés en 2009 alors que dans le livre c'est 2002.

Dans le livre, Julia ne connaissait pas l'histoire du Vel d'Hiv, alors qu'ici, elle la connaît déjà. C'est un peu décevant qu'ils aient pris cette perspective, car, dans le livre, l'intérêt est de découvrir avec Julia ce qui s'est passé, à travers Sarah.
Mais à part ce point, c'est un très bon film, qui retranscrit bien l'émotion ressentie dans le livre face à ce drame. J'ai été très émue, d'une part parce que c'était intense et parce que, malgré le fait que je sache ce qui s'est passé, je prends toujours ça de plein fouet, comme si je le découvrais... et encore plus quand ce sont des images qui défilent devant mes yeux, et pas seulement dans ma tête.

Je conseille de tout coeur ce roman. Et j'espère que, comme moi et Julia, vous en sortirez changés. 

Bonne lecture

Tsuhya

2 commentaires:

  1. Je viens de le terminer. Je n'ai pas vu le film mais j'avais l'image de Kristin Scott Thomas et son accent en tête pendant ma lecture.
    J'ai beaucoup aimé ce livre et je ne suis pas sortie abatue de ce roman mais étrangement regonflée !

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  2. J'ai terminé le livre et regardé le film dans la foulée et j'avoue ne pas avoir été vraiment secouée par le film, pas autant que par le livre en tout cas. J'aime beaucoup la plume de Tatiana de Rosnay et j'ai été impressionnée par la justesse de son propos sur un thème aussi difficile à aborder que celui-là. On ne sort pas indemne de ce genre de lecture c'est certain.

    Stéphanie.

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